La faillite des TO constitue un fait normal, dira-t-on. D’autant plus que l’industrie du tourisme et des voyages ne s’est pas encore débarrassée des séquelles de la crise économique. Soit. Mais nul n’ignore que la Tunisie n’est pas bien outillée comme les autres destinations pour récupérer ses créances. Du Maroc à la Grèce en passant par la Turquie, des armadas d’experts de ce genre de conflits et des compagnies d’assurances épaulent les hôteliers, qui finissent par récupérer leur argent malgré la lourdeur des procédures. C’est dire que seuls les hôteliers tunisiens se trouvent désarmés et se perdent dans des procédures judiciaires souvent inefficaces.
L’administration et la FTH n’ont aucun moyen de pression face à des TO privés déclarés défaillants par des tribunaux. La question qui se pose dans ce registre est de savoir si les antennes de l’Office National du Tourisme tunisien sont réellement en train de suivre de près l’évolution de la santé financière des différents acteurs sur les marchés où elles sont implantées. Car grâce à un tel suivi auquel recourent de plus en plus de destinations, le problème aurait pu être évité en amont. Ne serait-t-il pas judicieux de créer des cellules de veille dotées des moyens nécessaires et capables de détecter à temps un TO à la santé fragile.
A notre sens, la mise en place d’un observatoire ayant pour mission de se renseigner en continu sur la situation financière des opérateurs étrangers programmant la Tunisie est primordiale.
Aussi serait-il nécessaire de mettre en place une équipe d’experts judiciaires capables d’assurer le suivi des dossiers de règlement des créances impayées et d’inciter à contracter des polices d’assurances pour ce couvrir sur ce genre de risque. Il est temps d’agir…