La Martinique s'apprête à mettre en œuvre un véritable plan Marshall du tourisme. Consciente de ses difficultés et de la dégradation de son image, elle souhaite aujourd'hui reconquérir une belle place sur le marché.

Le secteur touristique est en effet un enjeu économique majeur, dans une région où le taux de chômage atteint 23% et grimpe à 67% pour les moins de 27 ans.

Premier angle d'attaque, l'accueil des voyageurs. « Les Martiniquais doivent se sentir concernés par le tourisme » clame Serge Letchimy, le président du conseil régional.

Pour se faire, une campagne de sensibilisation de la population locale a été mise en oeuvre, afin d'inciter les habitants à s'impliquer davantage. D'après les chiffres, les résultats sont là : 48% des interrogés déclarent se sentir aujourd'hui acteurs du tourisme. Reste à voir quels seront les impacts au quotidien.

Seconde démarche : la communication. L'île s'affichera à partir du 15 novembre sur le web, la TV, dans les taxis et le métro parisien. Dotée d'un budget de 970 000 euros, cette campagne intitulée « J'M la Martinique » devrait renforcer son image auprès des voyageurs comme des professionnels.

Après une année 2009 catastrophique, la Martinique a accueilli en 2010 près de 620 720 voyageurs, soit une hausse de 7,6%. Mais 78% de cette fréquentation provient de l'Hexagone.

Pour diversifier l'origine de sa clientèle, l'île va développer un puissant plan média en octobre et novembre prochain à destination de l'Allemagne, la Suisse, la Belgique et l'Italie. Cette campagne, menée conjointement avec la Guadeloupe, vise à créer le concept de « french touch au cœur de la Caraïbe».

Le futur vol Air France au départ de Paris Charles de Gaulle vient renforcer cette initiative, en proposant une desserte plus pratique pour les voyageurs en provenance de l'Europe. L'île espère ainsi atteindre 10% de clients européens à l'horizon 2015.

Coté produits, l'offre sera également étoffée, notamment concernant le tourisme d'affaire, avec la construction du bureau des congrès des Antilles françaises, mais aussi de l'écotourisme ou des séjours linguistiques.

Suite à cette ambitieuse politique, la Martinique espère attirer 1 million de touristes supplémentaires d’ici 2020, qui généreront 624M€ de recettes et 9000 emplois. Elle souhaite également atténuer la saisonnalité et compte sur un taux d'occupation de 50% dans l'hôtellerie en basse saison. Enfin, le défi le plus difficile, elle s'attend à voir bondir le taux de satisfaction client à 80% d’ici 5 ans.

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