TourMaG.com - Avexia a connu une révolution de palais assez brutale au printemps dernier. Votre prise de fonction signifie-t-elle que l’entreprise ne s’est pas remise du traumatisme ?

Régis Chambert : Avexia était un bon projet au moment où il a été initié. Malheureusement, cette jeune entreprise a rencontré la crise économique. Cet élément qui n’était pas prévu au programme nous a obligés à renforcer nos fonds propres.

Uvet, le groupe italien qui est l’un des investisseurs historiques a remis 1,2 million d’euros au printemps dernier et encore 1,3 million quelques semaines plus tard. C’est Uvet qui m’a demandé de prendre la présidence alors que je n’avais jusqu’à présent qu’un rôle de conseil extérieur.

Mais je tiens à préciser que je suis président mais pas directeur général.

TourMaG.com - Est ce à dire que vous avez plutôt à régler une affaire gênante comme le procès intenté par Christophe Derumez, l’ex- Pdg qui réclame des dommages et intérêts importants pour la façon brutale dont il a été remercié plutôt que la gestion quotidienne de l’entreprise ?

Régis Chambert : Avoir à faire face à un conflit de cette nature est toujours ennuyeux pour une entreprise mais ce sont les tribunaux qui règleront cette affaire. En tout état de cause, le montant des dommages réclamés ne sera pas une menace pour la survie de l’entreprise si les tribunaux en décidaient ainsi.

Sur le départ de Christophe Derumez pour lequel j’ai beaucoup d’estime, je dirais que cela arrive dans toutes les entreprises de débarquer un Pdg.

Avexia l’a fait parce que son Pdg n’a pas su s’organiser de façon à faire face à la conjoncture économique difficile qui a réduit les déplacements des entreprises clientes.

La structure est restée celle qui était dimensionnée à l’origine pour gérer 30 millions de budgets voyages de plus.

TourMaG.com - Ce manque de réactivité a-t-il coûté cher à Avexia ?

Régis Chambert : Oui, les pertes sont importantes pour l’exercice qui s’est terminé au 30 avril 2011.

Et pour l’exercice qui court du 1er mai au 31 décembre 2011 puisque nous avons décidé d’aligner notre exercice sur le calendrier, nous serons à nouveau dans le rouge car il est difficile de rééquilibrer les comptes sur quelques mois.

Cela dit, depuis deux mois, Avexia renoue avec une croissance à deux chiffres - ce qui est nettement au dessus du marché.

Et pour en revenir à mon rôle de président, il consiste à trouver la croissance nécessaire au développement de l’entreprise, à optimiser les façons de travailler et à pérenniser les revenus.

TourMaG.com - A propos de l’optimisation du travail, il était question de faire émettre la billetterie d’Avexia par Uvet Italie. Qu’en est-il ?

Régis Chambert : Oui, cela a été évoqué mais la législation l‘interdit. Cela pourrait changer si le cadre juridique autorise une certaine dérégulation mais, pour l’instant, la billetterie d’Avexia est émise en France.

TourMaG.com - Vous semblez faire preuve d’un certain optimisme alors que la conjoncture économique se durcit. Pourquoi ?

Régis Chambert : Pour différentes raisons. Tout d’abord, un président qui fait la tête c’est très mauvais pour le moral des troupes.

Ensuite parce que les défis que je me suis donné au cours de la vie professionnelle, je les ai toujours relevés. Mais aussi parce que les PME et PMI que nous servons représentent le cœur de l’économie française.

Il faut bien sûr, que l’Etat ne les asphyxie pas mais au contraire les soutienne face à la crise financière pour qu’elles aient encore les moyens de chercher de nouveaux marchés.

Et Avexia les accompagnera dans cette recherche car c’est notre spécificité que de rassembler le maximum de conseils autour du déplacement d’affaires.

Or, si les grandes entreprises savent se renseigner, les PME/PMI sont seules pour affronter un nouveau marché international.

C’est notre valeur que de leur assurer un accompagnement solide. Avexia est une PME au service des PME et c’est ce qui nous permet de consolider notre positionnement régional.

TourMaG.com - Combien de temps va durer votre mission chez Axexia?

Régis Chambert : Elle va se dérouler sur la durée. Je l’assure avec une certaine affection et avec passion. Je veux apporter de la valeur à l’entreprise. Quand ce ne sera plus le cas, je partirai.

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