Trois œuvres à voir absolument à l’exposition ''L’éveil d’une nation '' !
Publié le mardi 20 décembre 2016 lu 18539 foisPar Mohamed Khaled Hizem
Depuis quelques semaines, le palais de Ksar Saïd, ancienne résidence de deux monarques husseinites, Sadok Bey (1859-1882) et Hédi Bey (1902-1906), située tout près du musée national du Bardo, à quelques kilomètres du centre-ville de Tunis, accueille une remarquable exposition, intitulée « L’éveil d’une nation, l’art à l’aube de la Tunisie moderne (1837-1881) ».
Vue partielle de la façade principale de l'ancien palais beylical
de Ksar Saïd, qui abrite, actuellement, l'exposition "L'éveil d'une nation".
(crédit photo : Issam Barhoumi)
Celle-ci, qui se déroule du 27 novembre 2016 au 27 février 2017, a vu le jour grâce à une initiative de la fondation Rambourg pour la promotion de la culture et de l'éducation, dans le cadre d’un partenariat avec l’Institut national du patrimoine.
Parmi les trois cents pièces, exceptionnellement accessibles au grand public, figurent aussi bien des documents historiques d’une importance considérable, à l’instar du décret d’abolition de l’esclavage (23 janvier 1846), du Pacte fondamental (10 septembre 1857) et de la première constitution tunisienne (26 avril 1861), que des œuvres splendides, comprenant des peintures, des gravures et des dessins, ainsi que des décorations honorifiques, des meubles, des ensembles textiles et divers objets d’art. Si toutes les œuvres présentées sont d’une qualité indéniable, trois d’entre elles, cependant, ne sont absolument pas à manquer.
Gros plan sur le somptueux trône en bois doré, réalisé en 1846, qui figurait dans la salle du trône d'Ahmed Bey.
(crédit photo : Issam Barhoumi)
La première, hautement symbolique, est un trône en bois doré, réalisé en 1846 par Charles-Auguste Munier, pour le monarque husseinite Ahmed Bey Ier (1837-1855). Le siège, garni de damas cramoisi, est doté d’une décoration éclectique, associant des ornements de styles variés. Il incarne le pouvoir beylical au sein d'un pays en pleine mutation, marqué, notamment, par l'adoption de réformes d'avant-garde, dont l’abolition de l’esclavage, qui l'ont fait connaitre parmi les grandes nations européennes. Ce somptueux fauteuil, jadis accompagné d’une estrade, d’un dais et deux enseignes, était placé au fond de l’immense salle du trône, élevée par Ahmed Bey en 1837-1838. Il demeura, dans cette dernière, jusqu’à l’abolition de la monarchie tunisienne en juillet 1957. C’est sur ce trône que Lamine Bey (1943-1957) ouvrit, solennellement, les travaux de la première assemblée constituante le 8 avril 1956.
Vue d'ensemble de la peinture d'Alexandre Debelle, datée de 1862, représentant l'entrevue de Sadok Bey
(sur un cheval blanc) et de l'empereur Napoléon III à Alger. (crédit photo : Hassen Lazrek)
La deuxième est un tableau monumental représentant l’entrevue de Sadok Bey et de l'empereur des Français, Napoléon III (1852-1870), à Alger le 17 septembre 1860. Cette huile sur toile, de 3,51 mètres de longueur sur 2,4 mètres de largeur, est datée de 1862. Exécutée par le peintre et lithographe Alexandre Debelle (1805-1897), elle représente le monarque tunisien et l’empereur à cheval, entourés de leurs garnisons, en présence d'algériens en habits traditionnels. La scène, qui se déroule près du port, montre Sadok Bey en tenue officielle, arborant des décorations husseinites, ainsi que la plaque sertie de diamants de la Légion d’honneur, remise par Napoléon III. Sadok Bey, accompagné de ses ministres, est allé à la rencontre de celui-ci pour lui remettre une copie de « Qanoun al-Dawla », la constitution tunisienne, qui est la première du genre dans le monde arabo-musulman. Cette peinture historique, pourvue d'une grande valeur documentaire, témoigne de l'intense activité diplomatique et de la bonne entente entre la France et la Tunisie à cette époque.
Vue partielle de la peinture d'Auguste Moynier, datée de 1864, illustrant la visite de Sadok Bey à la Mhalla du Sahel.
(crédit photo : Mounir Rais)
Quant à la troisième œuvre, également une huile sur toile, mesurant 1,6 mètre de longueur sur 1,4 mètre de largeur, elle illustre la visite de Sadok Bey et de son état-major à la « Mhalla » (camp militaire) du Sahel. Daté de 1864, le superbe tableau, peint par Auguste Moynier, ayant occupé la charge de peintre ordinaire du Bey de 1860 à 1865, manifeste, à travers le regard et l’allure du monarque, ainsi qu’à travers la posture admirative de ses ministres et généraux, la grandeur d’un souverain supervisant les opérations de l’expédition militaire, destinée à réprimer la « révolte du Mejba » (révolte liée à la hausse de l’impôt par tête), qui a profondément secoué le pouvoir beylical entre 1864 et 1867. Le tableau magnifie l’autorité d’un souverain, qui mis à part cet épisode, n’a pas, en personne, pris part à la pacification des régions qui se sont soulevées contre lui.
Il est important de souligner l’intérêt que présente la visite de cette exposition, ayant le grand mérite de mettre en lumière des trésors de l’histoire nationale. À cette fin, de nombreuses pièces furent restaurées grâce au mécénat de la fondation Rambourg. Œuvres et documents traduisent, de manière éloquente, la genèse de l’État tunisien moderne.
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