Le reliquaire de Saint Louis, joyau de la cathédrale de Tunis…

Publié le samedi 14 janvier 2017 lu 29016 fois

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Par Mohamed Khaled Hizem

Dans la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul et Sainte-Olive, dont la façade borde une des extrémités de l’avenue Habib Bourguiba, la principale artère du centre-ville de Tunis, se trouve une somptueuse œuvre d’art dédiée au roi de France, issu de la dynastie capétienne, Louis IX ou Saint Louis, mort à Carthage, le 25 août 1270, lors de la huitième croisade.

 

Vue d'ensemble de la cathédrale de Tunis,
située sur l'avenue Habib Bourguiba.
(crédit photo : Habib M'henni)

 

 

Ce chef-d’œuvre de l’orfèvrerie religieuse, qui remonte aux années 1880, se trouvait, à l’origine, dans la cathédrale Saint-Louis de Carthage (l’actuel Acropolium). Celle-ci, ayant également le statut de basilique mineure, fut de 1892 jusqu'en 1964, la cathédrale primatiale d'Afrique.

Commandée par le comte de Buisseret, président du comité chargé de recueillir les souscriptions destinées à la construction de la basilique de Carthage, l’œuvre fut conçue, par le célèbre orfèvre français Armand Calliat (1822-1901), pour contenir dignement une partie des reliques du roi de France, que le cardinal Charles Martial Lavigerie (1825-1892) ramena, en Tunisie, après avoir obtenu le consentement de François II, ancien souverain du royaume des Deux-Siciles (État né en 1816 suite à la fusion des royaumes de Naples et de Sicile).

Ces reliques étaient conservées, auparavant, dans la cathédrale de Monreale (près de Palerme). Celle-ci abrita les chaires de Saint Louis, tandis que ses os furent inhumés dans la basilique de Saint-Denis, nécropole des rois de France.

 

Vue partielle du reliquaire de Saint Louis. Deux anges, symbolisant la Religion et la France,
soulèvent une miniature de la Sainte-Chapelle de Paris. (crédit photo : Mounir Rais)

 

Le magnifique reliquaire, exécuté en bronze doré, se compose d’un socle dont les faces sont décorées de bas-reliefs représentant le départ du roi pour la croisade à Aigues-Mortes (port médiéval du sud de la France), ainsi que sa dernière communion à Carthage. Gravés en lettres d'or, les noms des souscripteurs y figurent. Agenouillés sur le socle, deux anges, symbolisant la Religion et la France, soulèvent une miniature de la Sainte-Chapelle de Paris, que Saint Louis fit édifier de 1242 à 1248. C'est cette miniature, superbement façonnée, qui renferma, jadis, une partie des restes du roi de France.

 

Gros plan sur la sculpture représentant la France. Le casque et le drapé sont agrémentés de fleurs de lys.
(crédit photo : Mohamed Khaled Hizem)

Après la désacralisation de la cathédrale de Carthage, suite au modus vivendi, daté du 9 juillet 1964, entre le Vatican et la République tunisienne, les reliques de Saint Louis quittèrent l’ancienne basilique pour être déposées dans l’église Sainte-Jeanne-d’Arc de Tunis. En 1985, celles-ci furent envoyées par Michel Callens, prélat de Tunis, à l’évêché de Saint-Denis. Le reliquaire resta, toutefois, en Tunisie, et fut installé dans la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul et Sainte-Olive. Ce dernier, parfaitement conservé, orne, de nos jours, un espace dédié aux reliques, situé dans l'un des deux collatéraux de la nef.

 

La cathédrale de Tunis, centre de gravité de l’archidiocèse de Tunis, étant ouverte à la visite, cette précieuse œuvre d’art du XIXe siècle peut être admirée tous les jours.

 

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