Une porte sublime dans la plus illustre mosquée tunisienne…
Publié le mardi 28 février 2017 lu 13685 foisPar Mohamed Khaled Hizem
À Kairouan, dont la vieille ville est classée au patrimoine mondial de l’Unesco, laquelle est située à 127 kilomètres à vol d’oiseau au sud-ouest de Tunis, se dresse, depuis, plus de treize siècles, l’un des plus importants et des plus prestigieux édifices religieux de la Tunisie et de l’ensemble du Maghreb. Monument de pierres, de briques et de marbres, la Grande Mosquée de Kairouan, fondée en 670, ce qui en fait d’après la plupart des sources historiques la doyenne des lieux de culte de l’Occident musulman, doit son aspect actuel, principalement, à la dynastie des Aghlabides (800-909).
Vue d'ensemble de la porte centrale de la salle de prière,
dans la Grande Mosquée de Kairouan. (crédit photo : Catherine Wilson)
C’est sous le règne de celle-ci qu’elle connut sa dernière reconstruction, en 836 de notre ère. Immense, couvrant plus de 9000 mètres carrés, elle constitue la plus vaste mosquée du pays.
Parmi les éléments remarquables, sur les plans architectural et ornemental, de ce majestueux lieu de culte, qui renferme plusieurs œuvres d’art exceptionnelles, à l’instar de son mihrab (niche indiquant la direction de La Mecque) et de son minbar (chaire à prêcher) datés du IXe siècle, figure la porte centrale de la salle de prière, qui constitue l’une des dix-sept portes en bois sculpté donnant accès au vaste oratoire depuis le portique méridional de la cour.
Ce dernier sert de narthex à la salle de prière. Remplaçant l’ancienne porte médiévale, dont la menuiserie s’est fort détériorée au fil des siècles, celle en bois de cèdre, que l’on peut contempler de nos jours, fut réalisée en 1828, sous le règne du Bey Hussein II (1824-1835), par des artisans de Sfax. L’origine de ceux-ci fut relatée par l’architecte français Henri Saladin (1851-1923), qui visita la mosquée à la fin du XIXe siècle, et à laquelle il consacra une importante monographie.
Gros plan sur le tympan, sculpté d'une exubérante ornementation. Celle-ci est illustrée par un foisonnant décor à enroulements végétaux,
entouré d'arabesques géométriques.Une inscription calligraphiée se trouve en bas du tympan. (crédit photo : Jaume Ollé)
Mesurant plus de six mètres de haut, elle présente, dans sa partie supérieure, un superbe tympan, s’inscrivant dans un arc en plein cintre outrepassé. Ce tympan est orné d’un vase stylisé, rempli de fruits sculptés en haut relief, à partir duquel surgissent symétriquement des enroulements raffinés de tiges fleuries.
Cet exubérant décor végétal et floral est entouré d’arabesques géométriques à base de décagones étoilés. L’encadrement du tympan est meublé de rinceaux entrelacés avec des fleurettes, à l’exception de la partie horizontale occupée par une longue inscription sculptée en relief, calligraphiée en caractères naskhi.
Celle-ci se prolonge sur la traverse sous-jacente. Cette inscription, dans laquelle la porte est désignée sous l’appellation de Bab al-Bahou, comporte des vers qui commémorent la date d’exécution : l’année 1244 de l’hégire (1828), laquelle est donnée par un chronogramme.
Détail de l'inscription, en caractères naskhi, sculptée sur la traverse située au-dessous du tympan.
(crédit photo : Chuck Moravec)
Dans sa partie inférieure, la porte possède quatre vantaux sculptés de moulures géométriques sur fond de rinceaux, de fleurs et d’entrelacs. Chaque vantail se compose de quatre grands panneaux carrés et de deux panneaux rectangulaires séparés par des bandes de tôle agrémentées de clous à tête ronde.
Les panneaux rectangulaires étant eux-mêmes subdivisés en deux carrés plus petits. Quant aux grands panneaux carrés, leurs subdivisions sont faites par des moulures figurant soit des carrés simples, soit des carrés prolongés aux angles par d’autres plus petits. Les battements des vantaux sont décorés de gros clous hémisphériques, entourés de petits clous ; des rinceaux délicatement sculptés les joint les uns aux autres.
Gros plan sur un panneau de l'un des quatre vantaux. Il est, superbement, sculpté de moulures géométriques,
de rinceaux et de motifs floraux. (crédit photo : Yite Lai)
Encadrant les vantaux, le bâti dormant à panneaux moulurés, de forme rectangulaire, à l’exception de deux en équerre, est bordé d’une moulure décorée de feuilles sculptées en très bas relief. Les panneaux des dormants sont alternativement décorés de motifs géométriques et de feuillages stylisés. Les ornements incluent des rinceaux, des entrelacs et des rosaces géométriques.
Superbe joyau du patrimoine architectural tunisien, la Grande Mosquée de Kairouan est un monument à découvrir absolument. Lors de cette visite, il ne faudrait guère manquer cette porte admirable.
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