Entre prudence et inquiétude, les professionnels du tourisme français suivent de près l’évolution de la situation en Tunisie.

Les manifestations et affrontements auraient provoqué la mort de 66 personnes depuis la mi-décembre, selon la Fédération internationale des ligues de droits de l'homme.

Un climat tendu qui touche une destination, pas tout à fait comme les autres. Le pays caracole en tête des suffrages des destinations étrangères.

En 2010, elle a séduit plus de 600 000 clients en voyages à forfait. (source CETO )

Face à cette situation, les voyagistes ne veulent pas céder à la panique. Deux éléments tempèrent ces circonstances : d’une part c’est la saison creuse, d’autre part la Tunisie n’a jamais enregistré d’attaque envers les touristes.

Dans les infrastructures touristiques, pour l’heure, rien est à signaler. Sébastien Boucher, directeur de la Communication de Marmara souligne : « 99% de nos clients actuellement en Tunisie et partis en séjour sont situés dans 3 zones touristiques, Hammamet, Monastir et Djerba. Tout est normal dans nos établissements. Nous avons nos équipes sur place et il n'y a pas de risque de contagions dans les hôtels. »

Chez Amplitravel même son de cloche. Sam Zribi directeur général précise : « Nos clients sur place, sont entourés de la plus grande attention. Leur séjour se passe normalement ».

Idem chez Voyamar. Laurent Abitbol, PDG en déplacement à Tunis ce mercredi 12 janvier, et à Hammamet ce jeudi 13 janvier témoigne : « Ici les gens travaillent sur les routes, dans les commerces. A Tunis je n’ai rien vue de particulier et les hôtels fonctionnent comme d'habitude. »

Il poursuit, optimiste : « La crise sera passagère. Et je pense que ce week-end tout sera fini. Les Tunisiens sont pacifistes. » Si certains avis sont plus mesurés, l’ensemble de l’industrie espère que tout se rétablisse au plus vite.

En attendant, le CETO et les voyagistes suivent les recommandations du Quai d’Orsay (voir encadré).
Par exemple, Marmara (350 000 pax en 2010 sur la Tunisie) a annulé les 3 circuits prévus cette semaine (environ 120 clients).

Également suspendues, les excursions au départ des hôtels. « Elles ont été entièrement remboursées aux clients. », précise Sébastien Boucher.

De son côté, Thalasso n°1 (4000 pax par an en Tunisie, dont 30% en basse saison) a décidé de ne pas « encourager la vente des circuits et des excursions », afin de sécuriser les clients.

En attendant, les TO commencent à sentir les premières conséquences de cette crise. Thalasso n°1 annonce moins d’une dizaine d’annulations depuis deux jours. Voyamar en a enregistré 4.

Chez Fram, on avance le chiffre de 200 annulations et/ou report sur une autre date ou vers une autre destination.

Les ventes quant à elles, se tassent. Chez Voyamar, si les réservations se poursuivent, elles ont été divisées par 2 par rapport à 2009. Thalasso n°1 affiche un retrait de -30% et chez Marmara on a, pour l’heure, suspendu la vente des circuits.

Pour autant les discours sont rassurants : « L’impact sera très relatif, si l’issue du conflit arrive rapidement à terme » souligne Raouf Benslimane. « Il s’agit de la période la plus creuse de l’année » rajoute Sébastien Boucher.

Pour les départs immédiats, c’est l’inquiétude qui domine. Clients, agences : les appels sont plus nombreux. Sam Zribi en appelle aux distributeurs : « il ne faut pas que les agences prennent peur. Nous comptons sur elles, pour relancer la machine, dès que les tensions seront retombées ».

Aujourd’hui, 14 janvier 2011, les membres du CETO se réuniront pour évaluer à nouveau la situation. Tout change très vite. Croisons les doigts pour que ce soit du bon côté…

Dernière mise à jour : le 13 janvier 2011.

Des mouvements sociaux se déroulent depuis la fin du mois de décembre 2010 en Tunisie.
Il convient d’adopter la plus grande réserve et d’éviter de se mêler à toute forme de rassemblement.

A compter du mercredi 12 janvier et pour une durée indéterminée, un couvre-feu a été instauré dans le grand Tunis de 20h00 à 5h30.

Conseils aux Français séjournant en Tunisie :

- Ayez toujours vos papiers d’identité sur vous.
- Suivez les consignes de sécurité données par les forces de l’ordre.
- Évitez formellement les attroupements, en toute circonstance
- En cas de détonation : n’approchez jamais des fenêtres.

Si vous devez impérativement circuler dans le pays :
- Informez-vous autant que possible sur l’état du parcours que vous comptez emprunter
- En cas de contrôle et s’il vous est demandé de faire demi-tour, obtempérez.
- Signalez votre déplacement à vos amis et contacts.

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