Hier, jeudi 16 juin 2011 à Londres, Nicolas Petrovic, directeur général d’Eurostar, présentait un bilan d’étape encourageant des actions initiées dans le cadre du programme « Voyage Vert », lancé en 2007, avant de dévoiler les nouveaux - et très ambitieux - objectifs environnementaux de la compagnie ferroviaire à l’horizon 2015.

« Heureux de ce qui a été accompli », Nicolas Petrovic a rappelé que les engagements pris en 2007 - réduction des déchets, économies d’eau et de papier… - étaient « toujours d’actualité, ceux qui n’ont pas été totalement atteints étant en bonne voie ».

Surtout, il a tenu à souligner que l’objectif principal de ce programme « vert », à savoir réduire de 25% les émissions de CO2 des voyageurs, avait été dépassé dès 2009 et aussitôt relevé à 35% : « Nous y parviendrons dès 2012 ».

Une manière de reconnaître qu’en matière de développement durable, les entreprises avancent aussi à l’intuition, quitte à revoir leur feuille de route parce qu’un élément se révèle plus coriace que prévu, ou qu’un autre, au contraire, s’avère surestimé.

Pour la phase 2 de son programme Voyage Vert, Eurostar place la barre très haut : d’ici 2015, le transporteur veut réduire de 25% les émissions générées par l’ensemble de ses activités. Sont concernés le personnel et les bureaux mais aussi les fournisseurs (ils sont des milliers) et les investissements (nombreux alors que la liaison trans-Manche fête ses 16 ans).

Dans un premier temps, Eurostar va lancer une étude pour mesurer son empreinte carbone, qu’elle soit directe et indirecte : « A partir de là, nous ferons tout ce qui est possible pour atteindre notre objectif, argumente Nicolas Petrovic. C’est un engagement, nous serons honnêtes et nous communiquerons sur le sujet. Nous allons avoir des surprises, des bonnes et des moins bonnes, mais l’ensemble du personnel est très motivé par le sujet, réellement fédérateur ».

Une équipe dédiée de 4 personnes, entourée de nombreux volontaires - les « ambassadeurs du voyage vert » qui apportent des idées – est mobilisée par ce chantier de grande envergure.

Parallèlement, Eurostar compte sur la prise de conscience « verte » des consommateurs pour gagner des parts de marché. Aujourd’hui, si 8 voyageurs sur 10 préfèrent le train à l’avion sur le trajet Paris ou Bruxelles et Londres, il y a encore 20 millions de voyageurs qui utilisent l’avion pour leurs voyages entre l’Angleterre et Europe, vers des destinations où il existe des liaisons ferroviaires.

Seuls quelque 2,5 millions optent pour le train. Eurostar veut doubler ce chiffre dans les prochaines années. « Pour cela, il faut proposer le bon produit au bon prix mais aussi que l’information parvienne au consommateur », détaille le responsable.

Car ceux qui utilisent ce mode de transport propre en sont « très contents » : moins de ruptures de charges, pas de suppléments bagages, l’avantage de trajets de centre à centre, les arguments ne manquent pas.

Eurostar a recensé 63 villes en Grande-Bretagne et une centaine en France qui répondent à sa nouvelle cible, sachant que les liaisons vers Bourg-Saint-Maurice, en hiver, et Avignon, l’été, ainsi que les opérations « toutes gares » en Hollande et Belgique remportent déjà un franc succès.

Reste donc à mettre l’offre en musique. Des accords ont été passés avec les compagnies britanniques et européennes, notamment TGV. Techniquement, un système du type code-share devrait rapidement permettre d’acheter un trajet complexe en une seule transaction.

« Demain, avec un seul billet et bientôt, sans billet du tout », s’enthousiasme Nicolas Petrovic. Première étape de cette dématérialisation totale des billets, une application Iphone et Androïd pour Eurostar sur ses axes historiques est attendue à l’automne 2011.

Alors que la concurrence sur son axe historique pointe son nez (DB notamment) Eurostar entend garder une longueur d’avance. Et s’en donne les moyens. Son plan de com’ est prêt !

Communication institutionnelle (et dans l’air du temps) : Le train, un mode de transport dix fois moins polluant que l’avion

Partant du principe qu’en 2006, il a été démontré, enquête scientifique à l’appui, qu’un voyage en Eurostar produisait environ dix fois moins de CO2 qu’un vol équivalent entre Paris, Bruxelles et Londres, Eurostar entend enfoncer le clou. Une étude est en cours pour mesurer les bénéfices pour la planète depuis cette date : les résultats seront publiés en fin d’année. Une opération de communication qui, espère Eurostar, devrait inciter davantage de voyageurs à préférer le train à l’avion, conscience environnementale oblige.


Marketing produit : Mieux faire connaître un ensemble de territoires à découvrir

Les Britanniques sont friands d’escapades dans l’Hexagone : des campagnes de publicité sont déjà conçues en partenariat avec les bureaux régionaux du tourisme en Grande-Bretagne pour sensibiliser les voyageurs au fait qu’Eurostar dessert Paris et Bruxelles mais aussi de nombreuses autres destinations prisées des Britanniques via son hub de Lille … Ce n’est pas pour rien que la conférence de presse de Voyage Vert II s’est tenue à Londres … Mais la démarche peut se dupliquer à l’envi : les Français, les Belges et les Allemands peuvent avoir envie de découvrir l’Angleterre, « so charming » …

Communication évènementielle : Créer une manifestation adaptée … juste avant les JO !

Eurostar s’est associé avec des experts britanniques du développement durable pour créer le prix Ashden-Eurostar du voyage éco- responsable, qui vise à promouvoir les initiatives locales de déplacement durable en France, en Belgique et au Royaume-Uni, et «mettra en avant des projets novateurs, qui ont fait leurs preuves et aux résultats quantifiables ». L’appel à candidatures dans les 3 pays aura lieu entre juillet et octobre 2011; une première sélection est prévue début 2012 et les finalistes se disputeront le prix, doté de 20.000 livres, à Londres, en mai 2012.

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